Parfum exotique
Charles vous invite au voyage et à l’évasion dans cette séance où la poésie est à l’honneur ! Un voyage poétique et parfumé vers un ailleurs de sable fin, bercé au rythme des vagues et enivré des douces effluves de la noix de coco …
Si le nom du blog lui est dédié, ce n’est quand même pas pour rien. Impossible d’évoquer la poésie ici sans ouvrir le bal par un clin d’oeil à Charles ! Voici donc pour débuter nos aventures poétiques une séance dont les objectifs sont multiples : voyager à dos de mots vers les contrées de Baudelaire, se laisser bercer par nos sensations et composer des vers … Ambitieux ? Certainement. Mais avec le très beau Parfum exotique et quelques petites gouttes de vrai parfum, cela devient un jeu d’enfant !
Ce qu’il vous faut :
- Une version papier de Parfum exotique de Charles Baudelaire
- Un vidéoprojecteur
- Une belle photo de plage de sable fin (à vidéoprojeter)
- Une bande sonore avec le bruit des vagues (facilement trouvable en ligne)
- Un parfum noix de coco ou fruits exotiques
- Des bandelettes de papier
- Le carnet d’écrivain
En général, je commence cette séance de la façon la plus traditionnelle qu’il soit : lecture du texte puis décodage et enfin formulation de la trace écrite. Comme je propose cette activité à tous les niveaux, le travail de compréhension du poème varie d’une classe à l’autre. Avec des sixièmes je me contente souvent d’une discussion, d’un temps d’oral où les élèves expriment leurs points de vue ou ressentis, j’attire toujours leur attention sur les verbes (je vois / je respire) sur le travail sur les sens / sensations et la description. Avec les plus grands, le travail peut être bien sûr plus poussé et charge à eux de se saisir du texte. Mais, le poème étant assez ambitieux, je pars toujours avec l’idée de faire les choses simplement et je suis souvent surprise par la capacité des élèves à finalement comprendre rapidement l’essentiel de ce texte.
L’essentiel étant justement que le personnage, enivré du parfum des cheveux de sa compagne, se laisse envahir par ses sensations et procède à un véritable voyage intérieur. Et c’est justement ce voyage intérieur que je leur propose d’effectuer une fois la trace écrite ancrée. Ce très beau texte de Baudelaire nous servira en effet de point de départ pour composer un poème à la manière de.
Guidés par leurs sens et leurs sensations, je propose aux élèves de se lancer dans la rédaction de deux quatrains (ou plus) dans lesquels ils évoqueraient à la manière de Baudelaire un agréable voyage intérieur vers un ailleurs exotique. Je leur propose de reprendre les deux premiers vers du texte, mais souvent je modifie en un soir chaud d’automne qui devient dans mon sujet en un soir chaud d’été, car j’ai remarqué que la présence des deux saisons pouvait déstabiliser les élèves et compliquer leur rédaction. Pour vous simplifier la tâche, mon petit sujet est bien sûr disponible sur simple demande via votre boîte académique.
Mais, pour que l’exercice soit un voyage sensationnel à part entière, je leur propose de convoquer tous leurs sens en vidéoprojetant une photo de plage paradisiaque, en écoutant le bruit dépaysant et entêtant des vagues et en respirant profondément le parfum de la noix de coco que je leur distribue vaporisé sur une fine bandelette de papier (et que je répands allègrement dans toute la classe, je l’avoue !) Écouter le doux bruit des vagues, regarder un paysage paradisiaque, sentir le parfum de la noix de coco, rapidement les élèves comprennent qu’il s’agit ici de convoquer ses sens pour dire ensuite ses émotions. À travers leur poème et par l’évocation de leur voyage intérieur, ils font comme Baudelaire voyager leur lecteur.
À mon plus grand plaisir à chaque fois que j’ai proposé cette séance la magie a opéré ! Peu importe en fin de compte la longueur des écrits, l’essentiel pour moi est qu’à ce moment précis les élèves fassent le lien entre les émotions et sensations perçues et leur évocation par les mots. Dès lors qu’ils ont compris où même touché du doigt que le voyage intérieur du poète était motivé par ses sens et perceptible par son lecteur par le poème lui-même, j’ai estimé le pari gagné. Et Charles lui-même, aurait, je pense, apprécié la petite phrase qui ponctue souvent cette séance « Ah, mais en fait la poésie, c’est cool m’dame ! »
À vous de jouer et n’hésitez pas à venir partager ici vos voyages poétiques ! Céline.